Scénographie

Section 1 : L’Etat indien du Gujarat

Depuis l’Antiquité, cet Etat d’origine des Réunionnais gujaratis, est une escale marchande prospère entre la mer Rouge, le golfe Persique, l’Afrique de l’Est et l’Extrême-Orient. Grand producteur de coton, le Gujarat exporte depuis des millénaires des tissus de qualité exceptionnelle. Au nord-ouest de la péninsule indienne, le golfe de Cambay a attiré les navigateurs arabes, turcs puis européens dans les ports de Baruch, Cambay puis Surat. C’est à Surat que le tout premier comptoir anglais en Inde est fondé en 1613. Au début du XIXe siècle, l’activité commerciale se déplace vers le port de Bombay, plus adapté aux grands navires.

Au XXe siècle, cet Etat joue un rôle important dans la marche vers l’Indépendance. Mohandas Gandhi, né à Porbandar, sur la côte du Gujarat, fonde un ashram à Ahmedabad d’où il lance sa « Marche du sel » qui s’achève près de Surat en 1930. Aujourd’hui cette Province est toujours une des plus florissantes et industrialisées de l’Inde.


Section 2 : La première immigration gujaratie à La Réunion

C’est à partir de 1850 que les premiers Gujaratis prospectent les possibilités commerciales de La Réunion depuis l’île Maurice. Ils sont employés de grandes firmes d’import-export du Gujarat. Les pionniers de cette nouvelle immigration vont servir de tête de pont à la venue de nouveaux membres. Ce sont de jeunes hommes libres de tout engagement, venus en travailleurs indépendants. Après plusieurs années d’aller-retour entre les deux îles, les immigrés gujaratis manifestent leur volonté de s’établir définitivement à La Réunion. Vilipendés par la presse locale, leur insertion au sein de la société ne se fera pas sans difficulté.


Section 3 : Les communautés gujaraties de Madagascar

L’installation des Gujaratis à Madagascar est à la fois plus ancienne et plus représentative de la diversité ethno-religieuse de leur terre d’origine. Ils empruntent des routes maritimes historiques indo-arabes passant par l’Afrique de l’Est qui conduisent au nord-ouest de Madagascar, pointe ultime de l’influence culturelle musulmane dans l’océan Indien. S’ils suivent un parcours commercial et familial très semblable à ceux de La Réunion, ces Gujaratis que les Malgaches désignent comme « Karanes » et « Banians » sont divisés en 5 communautés aux identités marquées : Bohras, Khodjas Ithna Ashery, Khodjas Aga-khaniste, Sunnis et Hindouistes. Arrivés massivement sur la Grande Ile au XIXe siècle, ils émigrent nombreux à La Réunion à partir des années 1970.